Marcel Théophile Eugène, né à Fourmies le 23 Septembre 1879 a 20 ans lorsqu'il est incorporé à Avesnes sur Helpe en 1899 sous le matricule 1347.
Il est l'ainé de la famille dont il a la charge, sa mère étant déjà veuve.
Incorporé dans le 8ème régiment d'infanterie, il arrive au corps le 14 Novembre 1900 et y effectue son service militaire jusqu'à sa mise en disponibilité le 24 Septembre 1901.
Le décret du 1er Juillet 1914, appelant à la mobilisation générale suite à l'entrée en guerre avec l'Allemagne, le rappelle à l'active. Il est affecté au 2ème régiment d'infanterie comme soldat de deuxième classe.
Lors de la bataille et du siège de Maubeuge, il est fait prisonnier avec 42 000 autres survivants ayant participé à cette bataille et sera envoyé en captivité à Munster, alors sous domination allemande, jusqu'au 10 Décembre 1918, soit pendant la quasi totalité de la première guerre mondiale.
De retour au pays, il ne sera pas pour autant libéré de ses obligations militaires puisqu'il participera aux opérations menées en Allemagne jusqu'en Février 1919.
Le sort de Marcel, sans être enviable pour autant, lui aura permis de rester en vie pendant la grande guerre à la différence de son frère Gustave qui sera tué aux Eparges en Avril 1915.
Sans doute, Marcel n'aura-t-il appris le décès de son frère qu'à son retour à moins que l'on ait permis à sa famille de lui écrire pendant sa captivité.
La bataille de Maubeuge est une véritable tragédie qui débute le 29 Août 1914. Le général Fournier qui a en charge la défense de la place avait adressé au début de la guerre un télégramme à l'état major pour lui rendre compte de l'état lamentable de Maubeuge et la difficulté, sinon l'impossibilité, de résister longtemps en cas d'attaque.
En outre la présence de nombreux étrangers et même d'espions à la solde de l'Allemagne n'arrange pas la situation. Ainsi, au centre de résistance de Boussois, le commandant Cassou découvrit un paysan qui, par pigeons voyageurs, informait les Allemands des mouvements de troupes. Il mis aussi à jour un fil téléphonique souterrain reliant Maubeuge à Jeumont dans une usine dont le directeur était Allemand.
Durant la nuit du 7 Septembre 1914, le feu allemand atteint une rare intensité: tout le quartier de la Porte de France commence à flamber. Maubeuge est à l'agonie et le moral des troupes au plus bas. Les troupes allemandes percent les défenses françaises sur tous les fronts.
Fourrier est aussi informé que son infanterie est diminuée de moitié, qu'il n'a plus d'artillerie pour le soutenir, que tous les forts sont successivement écrasés.
Le 7 septembre, Fourrier délègue auprès du général Von Zwehl une ambassade pour demander un armistice de 24 heures pour enterrer les morts (3 000) et négocier une reddition de la place. Le général Allemand refusera son offre et n'accordera que 4 heures à l'émissaire, le capitaine Grenier, pour apporter la capitulation pure et simple de Maubeuge. Pendant ce temps, il refuse aussi de suspendre les hostilités, pressé de s'emparer de Maubeuge pour rallier le gros des troupes allemandes.
En même temps qu'il envoie le capitaine Grenier aux Allemands, Fourrier fait hisser le drapeau blanc au clocher de Maubeuge. Ce signal est répété partout par le général Peyrecave.
En voyant monter dans le ciel ce qu'elles croient être le signal de reddition, les troupes françaises commencent à jeter les armes et de nombreux fugitifs cherchent à passer les lignes ennemies. Seuls 1000 à 1500 réussiront ainsi à rallier les troupes françaises.
Désormais, Fourrier n'a plus le choix, il doit rendre les armes et renvoie Grenier porter la capitulation de Maubeuge aux Allemands
Le lendemain, 8 septembre, à partir de midi, de longues colonnes françaises sortent de Maubeuge par la porte de Mons. Sans armes, ces soldats défilent devant les Allemands et devant le général Fournier qui se tient un peu à l'écart : silencieusement, chacun salue en passant le chef infortuné.
Marcel fait partie de ceux-là. Il ne retrouvera sa femme et son fils que quatre ans plus tard.
Le récit de cette bataille est à lire à cette adresse : la bataille de Maubeuge
Patrick
Sera aussi fait prisonnier lors de cette bataille, Sizaire Emile Alfred né le 28 Février 1872, chaudronnier de son état, originaire de Quarouble. Il restera en captivité à Minden jusqu'au 18/12/1919 date de son rapatriement.
RépondreSupprimerMon grand-père, Gabriel Goubin,de Quimper, sergent au 32 RIC est également fait prisonnier à Maubeuge. Il passera un temps très long à Minden, avant d'être envoyé à Montreux où il finira son temps de prisonnier de guerre avant d'être rapatrié.
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