jeudi 22 décembre 2011

Publicités pour les voitures Sizaire

www.reservoirpub.com
Juste avant Noël, on se régalera de ces vieilles publicités pour les voitures Sizaire que nous avons trouvées sur le site réservoirpub.com

Cliquez sur le lien et bon Noël à tous.

Patrick

jeudi 15 décembre 2011

Gilles: pionnier wallon de Castille à la fin du XVIème

Claudine Dehan,  que nous remercions pour sa vigilance,  nous envoie ce texte très intéressant de LUIS BARTOLOMÉ MARCOS (*) sur les pionniers wallons dont voici un extrait :

"À la fin du XVIe siècle, la Wallonie était à la tête de l'Europe en matière de technologie de fusion du fer ; elle constituait d’ailleurs une des principales régions de production. Mais, au début du XVIIème, une série de facteurs sociopolitiques (guerres, conflits religieux) et économiques (surproduction, atomisation d'entreprises) plongent cette industrie dans une profonde crise, créant des conditions pour l'émigration, tant pour la main d'œuvre que pour le capital. (...)

Tandis que se produisaient ces événements, la Couronne d’Espagne considérait d’un haut intérêt géostratégique avoir d'usines d'artillerie sur le territoire de la Castille. Après plusieurs tentatives, elle parvient à convaincre le liégeois JEAN CURTIUS de prendre en charge cette entreprise. Celui-ci commence la construction des deux premiers hauts fourneaux, dans la localité de Liérganes, dès 1617 et obtient un contrat d’exclusivité, dès 1622. Toutefois à son décès en 1628, les usines ont à peine produit quelques canons.
Après lui, une autre société, aussi hispano-wallonne, dirigée par le luxembourgeois GEORGES DE BANDE, se charge de la production ; ce dernier construit, deux nouveaux hauts fourneaux dans la localité tout proche de La Cavada, entre 1635 et 1637. A son décès, sa veuve, MARIANA DE BRITO devient propriétaire; puis la direction sera reprise par ses beaux-fils, issus du premier lit de son épouse, les OLIVARES.

En 1761, l'État, considérant qu'une industrie stratégique comme celle-ci devrait être gérée directement par l'administration royale,exproprie le Marquis de VILLACASTEL, son dernier propriétaire privé. Les usines (qui à ce moment-là adoptent la dénomination de « Royales») sont assignées initialement à l'Armée de terre (1761-1783) et postérieurement à la Marine.
 
Pendant la guerre de résistance à l'invasion napoléonienne (1808-1815), elles ont été abandonnées et ses cadres et travailleurs s’enfuient. Malgré une certaine reprise de l’activité, les dégradations internes de l’usine, tant dans sa gestion que de l’état des bâtiments, la difficulté de s'adapter à la nouvelle technologie du charbon minéral et une inondation fatale, provoquent la cessation définitive de l’activité au cours de l’année 1835. Les terrains ont été vendus et la plupart de leurs installations démolies. Aujourd’hui il ne reste pratiquement plus que la monumentale porte d’entrée.

Aux débuts, les travailleurs ont été recrutés dans « les provinces de Flandres » (comme s’appelaient alors les possessions des Habsbourgs au Pays-Bas). Mais, compte tenu de l’étymologie de leurs noms et de leurs lieux d’origine (que nous connaissons parfois) nous pouvons affirmer que ces gens étaient en majorité des Wallons, provenant des Principautés de Liège et Stavelot-Malmedy, du Duché de Luxembourg et des comtés d’Hainaut et Namur (Ardenne et Famenne surtout). "

Gilles Sizaire (Siser, variante espagnole, dans les registres), né avant 1638, et son épouse Marie CEMENT, née avant 1658,  font partie de ces pionniers wallons qui tentent l'aventure de l'Espagne.

Bien que répertorié par les auteurs de ce travail, nous ne savons pas à quel niveau intervient Gilles dans cette aventure. En effet, sont incluses dans ce travail toutes les personnes dont la naissance est documentée à l'étranger (donc nées hors Espagne) impliquées dans le fonctionnement des usines espagnoles quelques soient leurs fonctions : investisseurs, manouvriers etc.

En outre, la documentation interne des usines ayant disparue, au moins en ce qui concerne les travailleurs de base, ne permet pas de localiser les lieux de naissance exacts des individus cités.
En imaginant que Gilles ait fait le voyage d'Espagne, pourrions nous rêver de trouver ses descendants en Castille? Ou bien Gilles est-il remonté dans sa province natale ?

Vous trouverez ci-dessous les liens vers:
- GenWalBru (groupe de généalogistes passionnés de Wallonie et de Bruxelles) : www.genwalbru.be
- Génédinant (groupe d'échange et d'entraide pour la généalogie dinantaise) : www.genedinant.be

Patrick


Note
(*) Contenus produits par LUIS BARTOLOMÉ MARCOS (Novembre 2011) ; textes révisés et corrigés par MARCEL EVRARD, JEAN GERMAIN, PAUL MAGOTTEAUX et BENÔIT PAINCHART. Pour plus d’information sur ces sujets, vous pouvez consulter, dans le site web de l'Asociación Cántabra de Genealogía: http://www.ascagen.es/ les numéros 1 et 4 la revue et le “Guide de Ressources” (route: Archivos-Bases de datos / Los “flamencos” de Trasmiera / Guía de Recursos / Las Reales Fábricas...)

lundi 12 décembre 2011

Sizaire et Servais légalisent l'utilisation de l'épuisette (1887)

Le 28 Juin 1887, sur la commune de Charleville, Sizaire et Servais, qui pêchent à la ligne dans la Meuse, se voient verbalisés pour avoir utilisé une épuisette afin de sortir un poisson de l'eau alors que celui-ci était déjà accroché à l'hameçon.
Dans son jugement du 20 juillet 1887, la cour correctionnelle de Charleville, condamne les prévenus Sizaire et Servais pour avoir contrevenu aux réglements sur la police de la pêche (art. 1er et 5 de la loi du 15 avril 1829) en pêchant avec un engin autre que la ligne flotante.
Face à cette décision pour le moins inattendue, Sizaire et Servais interjetent appel auprès de la cour de cassation.
Par son jugement du 8 Décembre 1887, la cour de cassation de Nancy non seulement rétablit les prévenus Sizaire et Servais dans leur droit, mais aussi, émet un jugement qui fera jurisprudence.
Par leur action, et à leur corps défendant - il faut bien l'admettre -, Sizaire et Servais, ont changé le droit et ont permis la légalisation de l'utilsation de l'épuisette dans la pêche à la ligne flottante dans les rivières. Les pêcheurs amateurs d'aujourd'hui leur doivent, par cette action, un fière chandelle !
Malheureusement, les jugements de la cour correctionnelle et de la cour de cassation ne permettent pas d'établir l'identité réelle du Sizaire cité. Aussi, si vous possédez une information permettant de l'identifier, nous vous remercions de nous contacter.
Patrick
 
Voici le jugement de la cour de cassation de Nancy du 8 décembre 1887.
 
Nancy 8 décembre 1887
PÊCHE, PÊCHE FLUVIALE, LIGNE FLOTTANTE, EPUISETTE.
Le fait par le pêcheur à la ligne flottante de se servir, pour tirer hors de l'eau le poisson pris avec la ligne, d'un filet auxiliaire dit épuisette, ne constitue pas une infraction aux dispositions de l'art. 5 de la loi du 15 avril 1829, qui interdit, dans les rivières et les canaux navigables, tout autre mode de pêche que la pêche à la ligne flottante tenue à la main et échappe par la suite à toute répréssion(2). L. 15 avril 1829, art 1er, 5 et 28).
(Sizaire et Servais).
MM Sizaire et Servais ont interjeté appel du jugement correctionnel de Charleville , en date du 20 juillet 1887, rapporté P. 1887.1.1005.-S. 1887.2.198.
 
ARRET
LA COUR; 
- Attendu que les faits relevés à la charge des deux prévenus ne présentent, ni en fait ni en droit, les caractères des infractions prévues et réprimées par les art. 5 et 28 de la loi du 15 avril 1829; que si Sizaire et Servais ont fait usage de l'instrument connu sous le nom d'épuisette et décrit au procès-verbal, ils ne s'en sont nullement servis, à l'exclusion de tout autre engin de pêche, dans le but de rechercher et de capturer le poisson, alors que celui-ci se trouvait encore hors d'atteinte et circulait librement dans les eaux de la rivière; qu'ils n'ont, au contraire, employé cet adjuvant que pour faire sortir de l'eau et saisir plus facilement le poisson, qu'ils avaient licitement enferré à l'aide de la ligne flottante, et dont la possession légitime et l'appropriation ne pouvaient leur être contestées aussi longtemps que le poisson restait attaché à la ligne;
- Attendu qu'utilisée dans de semblables conditions, l'épuisette ne peut être considérée comme un mode ou un engin de pêche prohibé, distincte de la ligne flottante et substituée à celle-ci pour la recherche ou la poursuite du poisson; qu'au moment, en effet, où le pêcheur y a recours et la fait intervenir, l'acte de pêche, tendant à arrêter et à retenir le poisson, est déjà accompli et consommé; qu'on ne doit donc voir, en réalité, dans l'épuisette, que l'équivalent et le prolongement véritable de la main même du pêcheur  la ligne, dont on ne saurait raisonnablement lui interdire l'emploi, quand il ne s'agit plus, après la capture faite, que de s'en assurer le profit;
- Attendu, d'autre part, que, si l'interprétation contraire admise par les premiers juges devait prévaloir, et faire interdire, par la suite, aux pêcheurs à la ligne flottante, soit l'usage de l'épuisette, soit même l'emploi de leur propre main pour saisir le poisson de toute dimension déjà enferré par l'hameçon, il faudrait en conclure, ce qui est inadmissible, que le législateur n'a entendu concéder aux amateurs de ce mode de pêche, autorisé par lui, que les apparences et les illusions d'un plaisir qui ne serait le plus souvent qu'un idéal et purement platonique;
- Attendu, enfin, qu'en matière pénale, où tout est de droit étroit, les infractions punissables ne peuvent résulter que de dispositions prohibitives, explicites et formelles; que c'est donc le cas de relaxer les prévenus Sizaire et Servais, et de les décharger des condamnations contre eux prononcées;
- Par ces motifs;
- Faisant droit à l'appel des prévenus;
- Décharge Sizaire et Servais des condamnations contre eux prononcées, etc.
Du 8 déc. 1887.
C. Nancy, ch. corr. - MM. Angenoux, prés.; Luxer, av. gén. (concl. contr.); Lacaille, av.
Références:

Titre : Journal du Palais (Paris)
Titre : Journal du Palais : contenant les jugemens du Tribunal de cassation, et des tribunaux d'appel de Paris et des départemens, dans les principales causes et questions que les lois nouvelles rendent douteuses et difficiles
Éditeur : au bureau du journal (Paris)
Éditeur : Journal du Palais (Paris)
Date d'édition : 1801-1923
Droits : domaine public
Identifiant : ISSN 02426927
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-57
Pages : 1005 et 1028

jeudi 8 décembre 2011

Videos du 5ème rallye Sizaire

Chers amis Sizairistes,
Dear Sizaire Enthusiasts,

Retrouvez le 5ème Rallye Sizaire en visionnant les vidéo à l'aide des liens suivants :
Come back to the 5th Sizaire Rally watching the vedeos using the following links :
 

Par Olivier Hannebert :

Concernant ce film, vous avez 2 options : 

1) la version intégrale (3 x 10 minutes), pour un aperçu global du déroulement du Rallye (samedi et dimanche), inclus les moments culturels et de convivialité :
  
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2) la version raccourcie (10 minutes), qui ne porte essentiellement que sur les réjouissances mécaniques :


Petite précision technique, les vidéos étant en haute définition (HD 720p), vous pouvez améliorer le confort de visionnage en utilisant les options en bas à droite de l'image (petites flèches) : soit "Développer" (pour visionner la vidéo en plus grand, à la dimension adaptée à sa qualité), soit "Plein écran".

Par Patrick Sizaire :
 
Un sympathique montage sonorisé incluant photos et vidéos.
 

Merci aux preneurs d'images-monteurs et bon visionnage à tous.
Good videos.
  
Jean-Didier
 
PS. Pour ceux qui n'auraient pas encore vu le film d'Olivier du Rallye 2009, ou qui souhaiteraient le revoir en version haute définition, voici les nouveaux liens (4 x 10 minutes) :
       If you yant to watch the 2009 Rally, here are the new links :
  

Ascendance de Pascal retrouvée!

En 2009, j'avais publié un billet sur ce blog (voir celui-ci) afin de retrouver les ascendants de Pascal Sizaire et de Claire, sa cousine d'Australie, que le site avait par ailleurs permis de réunir.

A cette époque, Claire nous avait envoyé des actes nous permettant d'établir que son arrière-grand-père était né vers 1862. C'étati le seul renseignement que nous avions à l'époque. Un peu mince, n'est-ce pas ?

Je viens enfin de trouver l'ascendance de Pascal et donc sa relation avec les autres branches déjà identifiées.

Sauf information contraire, il est certain à 98% que Pascal est issu de la branche de Fourmies. Son ascendance est donc connue jusqu'avant 1617 avec "Ancêtre" Toussaint, l'ascendant le plus ancien connu, dont le prénom est très vraisemblablement "Lamoral" né avant 1617 et décédé en 1660 à Fourmies.


J'ai pu faire cette liaison en essayant de réunir une autre petite branche présente sur Paris (celle de Emile Augustin Jules 1893-1976). Il est alors apparu qu'Emile Augustin Jules était aussi fils du couple Sizaire Emile Casimir x Alary Julie, couple par ailleurs ancêtre de Pascal. A partir de là, les choses ont été faciles puisque le père et toute l'ascendance d'Emile Casimir était connu.


Pascal appartient à la branche de Fourmies, la plus ancienne connue à ce jour en France. L'ascendance de Pascal est naturellement aussi celle de Claire, sa cousine d'Australie, et de Lucienne sa mère.

Pour la petite histoire, Claire avait envoyé des documents en anglais que Michel Sizaire habitant au Canada avait traduits. Il faut savoir que Michel (le canadien) appartient aussi à la branche de Fourmies et que, par conséquent, c'est un cousin de Pascal (France) et de Claire (Australie) !


Quelque fois, le hasard fait bien les choses !

Patrick

mercredi 7 décembre 2011

Compte rendu du 5ème rallye Sizaire

5ème Rallye Sizaire 2011
COMPTE-RENDU DU
« 5ème Rallye Sizaire »
AU MUSEE AUTOWORLD A BRUXELLES
DU 23 ET 26 SEPTEMBRE 2011
Retour au pays des ancêtres

On se souvient que le « 4ème Rallye Sizaire » s’était déroulé, en septembre 2009, à Valençay, en terre berrichonne, non loin d’Issoudun qui a vu naître Louis Naudin. C’est maintenant la pays natal des ancêtres Sizaire qui accueillait la 5ème édition de notre Rallye de marque : si le père des frères Maurice et Georges Sizaire était Parisien, leur grand-père était natif d’ Habey-la-Vieille, dans les Ardennes Belges. Et le patronyme se rencontre toujours assez fréquemment dans cette région, à Bruxelles et, de l’autre coté de la frontière franco-belge, dans les deux départements du Nord et des Ardennes.

 

  • Un Rallye Bruxellois.

Notre ami Bruxellois Francis De Prins avait, avec enthousiasme, proposé d’organiser ce Rallye ; grâce à ses connaissances, son talent et sa perspicacité, il a parfaitement réussi dans cette tâche difficile, aidé par une équipe d’amateurs non moins enthousiastes et talentueux. Il faut préciser que Francis est propriétaire de sa Sizaire & Naudin de 1908 depuis près de 35 ans : elle n’a plus aucun secret pour lui !
La direction du Musée Autoworld de Bruxelles ayant favorablement répondu à sa demande, c’est dans ce site prestigieux, situé au Parc du Cinquantenaire de Bruxelles, que notre rassemblement sera basé et commençait dès le vendredi après-midi avec l’accueil des anciennes. Cette impressionnante exposition, issue majoritairement de la Collection Ghislain Mahy, est d’une très grande richesse et comporte, en particulier, 2 voitures des marques Sizaire (*voir la note en bas de texte) : une Sizaire & Naudin de 1910, avec son caractéristique ressort transversal à l’avant et son gros moteur monocylindrique de 1 470 cm3 (120 x 130) ; une rarissime (certainement unique) Belga-Rise de 1934, construite en Belgique sous licence Sizaire, par Georges Sizaire, après l’arrêt de la fabrication des Sizaire Frères en France. Cette voiture est équipée d’un remarquable moteur Talbot-Suresnes à 8 cylindres en ligne de 3,8 l. Malheureusement, ces 2 belles voitures resteront statiques et ne parcourront pas l’itinéraire du Rallye avec leurs sœurs.

 

  • Les Sizaire & Naudin : d’honorables centenaires.

Le plateau des Sizaire & Naudin était particulièrement fourni ; c’est même un record de participation qui est battu à cette occasion avec 6 voiturettes au départ, dont cinq à moteur monocylindrique et une à 4 cylindres. Il faut remarquer que toutes ces autos sont aujourd’hui centenaires, nées plus précisément entre 1908 et 1911 !

Du coté des mono, nous retrouvons la très authentique F2 de Tom Griffin, venu d’Angleterre, équipée du moteur 120 x 130. Elle est suivie de la F1 bien connue de Francis De Prins et son non moins performant moteur 120 x 110. Puis viennent les voitures à moteur 120 x 120 de Marc Ballansat, que nous avions déjà vue dans le passé sous d’autres couleurs, venu de la région lyonnaise, et d’Alain Cattelan, venu de Toulouse, sans doute la plus éloignée de ses bases ! La G09 de Philippe Abit, vendue neuve en Angleterre, a fait son retour au pays il y a quelques années mais c’était sa première participation à notre Rallye. Elle est équipée du 120 x 140 de 12 CV (1 583 cm3 !), le plus gros moteur de série de la marque, avant l’apparition des 4 cylindres. Décidément il y en avait pour tous les goûts !
Enfin, la type 4G à moteur à 4 cylindres de 70 x 120 (1 847 cm3) de Jean-Marie Hannebert-Sizaire, la benjamine de la marque, a subi, l’été dernier, quelques bénéfiques mises au point et séances de rodage au milieu des vignobles de Bourgogne, qui ont également familiarisé son conducteur à son maniement.

Deux autres propriétaires de Sizaire & Naudin avaient manifesté leur intention de participer à ce rassemblement : l’autre monocylindrique bruxelloise, type F09, de Willy Swaelens dont la restauration a été retardée (il lui manque les pièces du différentiel !) ; une autre 4 cylindres, type 4 GH, actuellement totalement en pièces détachées, que le propriétaire, Abel Lebrun, n’a encore pu remonter par suite d’ennuis de santé. Nous souhaitons bon courage à ces amateurs et comptons sur leur participation pour la prochaine édition de notre Rallye.
Forfait également pour les trois propriétaires Australiens de Sizaire & Naudin présents à Bruxelles : Geoff & Chris Chennells, Mark Mc Kibbin et Andrew Mc Dougall n’avaient pas pu emporter leurs voiturettes dans leurs bagages !
Enfin, la superbe berline Sizaire-Berwick à carrosserie Labourdette d’Hervé Charbonneaux n’a pu se joindre à nous ; nous espérons vivement sa présence pour son centenaire, en 2013.

 

  • Une seule Sizaire Frères…

A côté de ces honorables centenaires, le torpédo-sport Sizaire Frères 1925 des arrières-petits-fils de Maurice Sizaire faisait figure de jeune premier. C’était véritablement sa première sortie et, s’il n’a pas beaucoup évolué en apparence, il a bénéficié, depuis le dernier Rallye, de gros travaux qui lui permettront de prendre le départ du circuit : « Nous avons fait détartrer le radiateur, refait la pompe à eau et le moteur ne chauffe plus… », précisent-ils ; de plus, la mise au point du carburateur Zénith (remplaçant actuellement le « Cozette » d’origine) par un spécialiste compétent a permis un fonctionnement satisfaisant, malgré une consommation qui semble encore très élevée ! Sur le plan esthétique, tous les participants ont pu admirer son tableau de bord « Art Déco » magnifiquement re-nickelé.

Après plusieurs forfaits, cette Sizaire Frères 4 RI s’est retrouvée seule de la marque : un incident, sans doute mineur, au niveau du roulement centreur du volant-moteur a contraint le Britannique Roger Banks de renoncer à venir avec son cabriolet 4 places blanc qu’il nous avait présenté à Valançay ; il a préféré faire le voyage avec un joli roadster Austin-Healey Sprite. Deux autres Sizaire Frères habitués de notre Rallye n’ont pu nous rejoindre cette année : le cabriolet magnifiquement restauré de notre ami Suisse Heinz Luder, ainsi que l’historique torpédo de Jean & Paul Badré. Quant au skiff du Musée Henri Malartre, en bon état de marche, il n’est malheureusement plus dans la politique de la Ville de Lyon de faire sortir les voitures du musée ! Enfin, la 4 SK à moteur Hotchkiss de Annie et Robert Donato-Mardon, qui avait fait le voyage de Valençay, n’était pas assez avancé pour venir à Bruxelles.

Du côté des « Classiques », outre la petite Austin-Healey de Jose mentionnée plus haut, nous avons eu le plaisir de recevoir la visite, au départ du Rallye, de Didier Vertongen, autre ami Bruxellois, et sa rutilante Renault Colorale Prairie de 1953, avec laquelle il a parcouru des milliers de kilomètres…

 

  • Un superbe programme

Après remisage des anciennes à l'Autoworld, le programme des festivités débute dès le vendredi soir par une réception à la D'Ieteren Gallery : ce formidable musée privé retrace, "pièces à l'appui" (une centaine de véhicules !), toute l'activité locomotion de ce groupe Bruxellois plus que bicentenaire : on retiendra particulièrement la carrosserie hippomobile puis automobile, florissante jusqu'à la 2ème guerre mondiale. Un seul regret : selon les archives d'époque soigneusement conservées, aucun châssis Sizaire Frères n'a été carrossé par l'entreprise. C'est dommage car les carrosseries sur châssis Bugatti, Hispano-Suiza, entre autres, que nous avons pu admirer sont vraiment superbes.

 

  • Première étape en Pays Wallon.

Nous nous retrouvons le samedi matin par un très beau soleil à l'Autoword pour le départ du Rallye. Chacun s’affaire aux préparatifs d’usage, contrôle des niveaux et pleins divers. C’est à ce moment qu’un petit bouchon en plastique vient malencontreusement tomber dans le moteur de la 4 RI : « Il faut impérativement le récupérer de peur qu’il ne vienne boucher le circuit de lubrification… ! » Cela ne sera possible qu’après dépose du couvercle d’arbre à cames (en tête des cylindres) et l’utilisation, avec beaucoup de dextérité, d’un petit fil de fer avec les outils de la caisse de la Prairie de Didier. Nous nous dirigeons ensuite, en traversant les verdoyants environs de Bruxelles, vers Tervueren puis le château de La Hulpe où nous visitons la Fondation Folon, chacun retrouvant avec plaisir les œuvres de ce grand artiste.
Nous poursuivons jusqu’au Lac de Genval pour le repas. C’est là que nous retrouvons une douzaine de lointains cousins « Sizaire », venus nous rejoindre depuis les Ardennes et le Nord de la France.

L’après-midi nous permet de visiter le site de Waterloo que nous rejoignons en empruntant de pittoresques anciennes chaussées pavée, typiques de la région. Peu importe, la suspension légendaire des Sizaire & Naudin et surtout de la Sizaire Frères absorbe sans rechigner toutes les irrégularités.
Puis c’est le retour vers l’Autoworld, à travers l’intense circulation urbaine de ce samedi après-midi, après un parcours de plus de 85 km (d’après le road-book remarquablement rédigé, car les Sizaire & Naudin sont dépourvues de compteur et celui de la Sizaire-Frères ne fonctionne pas encore !) sans incident mécanique majeur.
La journée se termine par un agréable dîner pris en commun dans une taverne typique de la Galerie de la Reine, dans le centre de Bruxelles.

 

  • Seconde étape en Pays Flamand.

Le dimanche matin est toujours aussi agréable et ensoleillé. Le circuit nous conduit par des petites routes jusqu’à Dion-Valmont et nous faisons une halte à la Stèle du Marquis de Dion. Concurrent des Sizaire, certes, mais n’oublions pas que c’est sans doute après avoir vu passer le Comte de Dion sur une « voiture sans chevaux » qu’est née la vocation de constructeur de Maurice Sizaire, alors âgé de 8 ans ! On lui doit donc une certaine reconnaissance.

Nous poursuivons vers Oud-Heverlee où un véritable repas gastronomique nous attend ; à l’issue duquel a lieu la remise aux valeureux concurrents des prix et des souvenirs généreusement offerts par nos partenaires, en présence des autorités du Royal Veteran Car Club Belgium. Nous recevons un petit message d’amitié de notre ami Australien David Manhart qui vient de terminer la restauration de sa conduite intérieure Sizaire Frères 4 RI de 1924, n° de série 65, la plus ancienne connue.
Concurrents valeureux et, parfois, malheureux car plusieurs voitures rejoindront Bruxelles sur le plateau : problèmes de batterie d’allumage, ou de magnéto, pour les uns, de commande d’embrayage ou de transmission pour d’autres ; un défaut de parallélisme (pas facile à corriger car il n’y a pas de réglage) est venu rapidement à bout des pneus avant d’un autre. Même le concurrent le plus chanceux (et avec, sans doute, la doyenne des participantes !) ne rejoindra pas l’Autoworld sans une regrettable panne… d’essence ! Il est vrai que cette étape dépassait également les 80 km, distance déjà respectable pour nos centenaires !
De retour à Bruxelles, ceux qui n’avaient pu le faire le vendredi ont eu tout le loisir de visiter les riches collections de l’Autoworld.

 

  • Collection privée

Un programme facultatif prévoyait, le lundi matin, la visite de la remarquable collection privée d’un ami de Francis. Plusieurs dizaines de pièces exceptionnelles sont réunies ainsi qu’une rare série de voitures de la marque parisienne Ballot, dont des modèles uniques ! L’ensemble avec un goût de présentation raffiné et entouré de magnifiques vitrines d’objets et articles d’automobilia.
Par contre, pas la moindre Sizaire ne figure dans la collection. Pour combler cette lacune « impardonnable », le maître des lieux se voit remettre par le Club une Sizaire & Naudin, un modèle de course 1906… à l’échelle de 1/43ème ! Toute notre gratitude pour son accueil chaleureux.

Un grand merci à Francis et à toute son équipe : Brigitte, Coco, Thierry, Didier, Michel…, qui sont les artisans de la parfaite réussite de cette manifestation ; et merci à tous les participants et à nos partenaires. Rendez-vous est dores et déjà pris pour le «6ème Rallye Sizaire» qui aura lieu le dernier week-end de septembre 2013, peut-être sous le soleil de Provence ?

Jean-Didier Hannebert-Sizaire

 

 

Les partenaires du Rallye

R.V.C.C.B. (Bruxelles) – Musée Autoworld (Bruxelles) – D’Ieteren-AVIS (Bruxelles) – Le Palais du vin (Bruxelles) – Stekelorum Insurance (Bruxelles) – Chocolaterie de Puyricard (Aix-en-Provence-Paris +) – Syndicat des Coteaux d’Aix-en-Provence – La Vie de l’Auto –

Note
* Une troisième voiture de la Collection Ghislain
Mahy, une Sizaire-Six de 1928, type 6 SW, se trouve toujours au Musée
Mahymobiles à Leuze-en-Hainault. Cette belle conduite intérieure, un des
deux seuls exemplaires connus, est équipée d’origine du moteur sans
soupape Willys-Knight à 6 cylindres de 2,9 l.

mardi 6 décembre 2011

Vital Sizaire reçoit la médaille de bronze du hannetonnage (1875)

Discours de Vital Sizaire, instituteur à Maing, à l’occasion de la remise de la médaille de bronze qu’il reçoit du comice de Valenciennes en 1875 (Concours agricole).

“Monsieur l’inspecteur, Messieurs du Comice,

C’est avec une grande fierté que je reçois aujourd'hui cette médaille de bronze de la Société d’Agriculture de Valenciennes qui récompense avec celle-ci les efforts de tous les enfants de notre école primaire de Maing.

Je voudrais avant tout remercier le Comice de Denain pour l’organisation du concours agricole qui récompense aujourd’hui nos élèves et son honorable Président, M. Crépin-Deslinsel, vaillant lauréat du concours régional de 1870, Monsieur le Sous Préfet qui a tenu à donner une preuve de l’intérêt qu’il prend à nos travaux.

Comme tous les ans à l’époque du hannetonnage, notre école primaire avec les autres écoles des communes de l’arrondissement de Valenciennes, a participé à la collecte des animaux nuisibles.

Le plus grand stimulant est le bien qu’on fera aux récoltes, l’espoir des récompenses n’est que secondaire.

L’intérêt qui s’attache à tout ce qui a rapport à la destruction des animaux nuisibles à l’agriculture, comme à la conservation de ceux qui lui sont utiles, n’a pas besoin de démonstration. Il en est de même de la participation à ces oeuvres des enfants des campagnes et de l’impulsion que donnent à cet égard les instituteurs primaires à leurs élèves et Monsieur l’inspecteur.

Depuis huit ans avec M. Hien, nous poursuivons très activement et très sérieusement chaque année la destruction des hannetons, des vers blancs et des anneaux de chenilles.

Chaque écolier apporte le matin sa récolte de hannetons dont l’importance est appréciée au poids ou à la mesure et qui sont salés dans de grands tonneaux.

Leur décomposition amène un engrais riche d’azote et de produits salins dont on tire le meilleur parti.

Les premiers succès de M. Hien avaient été accueillis par les agriculteurs avec hilarité. Les uns prétendaient que le hanneton n’est nullement nuisible, que le vers blanc n’a aucun rapport avec le hanneton; d’autres, que chercher à détruire les hannetons, c’était prétendre épuiser l’eau de la mer, que chaque chose en ce bas monde a son rôle tracé par le Créateur, son contingent de bien à produire et que le hanneton même devait être respecté.

La chasse a été vigoureusement poursuivie pendant ces huit années, elle a produit annuellement la destruction de 40 à 60 mille hannetons. Je crois pouvoir dire qu’après toutes ces années les plus observateurs ont été convaincus.

Tous peuvent maintenant reconnaître que la quantité de vers blancs diminue d’année en année. M. Cochin, homme très sérieux et observateur, me dit à l’instant qu’il y a douze ans il a compté et ramassé avec ses ouvriers 25 000 vers blancs sur une surface de 48 ares. On n’en a pas trouvé cette année 100 sur le même champ.

La quantité de hannetons détruits a été pendant six ans, de 40 à 60 mille suivant les circonstances plus ou moins favorables à leur reproduction. Cette année, quoique que la chasse ait eu pour stimulant extraordinaire la promesse et l’espoir de concourir pour les prix donnés par l’administration, nous n’avons pu qu’à grand peine en recueillir une douzaine de mille pendant que tous les territoires circonvoisins en sont plus désolés que les années ordinaires.

C’est donc avec une véritable satisfaction que je viens vous faire connaître un aussi frappant résultat.

L’année dernière 11 communes avaient fait faire la chasse aux hannetons par leurs élèves. Cette année 21 s’en sont occupé. Ce ne sont pas moins d’un million deux cent quatre vingt six mille insectes nuisibles qui ont été détruits dans notre arrondissement et près de trois mille huit cent vers blancs.

Je tiens citer aujourd’hui le nom des élèves les plus méritants de notre commune qui, par leurs efforts assidus, ont contribué grandement à la préservation des récoltes : C. Dupont, A Maréchal, F. Tison, A. Lebrun et A. Menveux.

Je tiens aussi à remercier Monsieur Grar pour avoir obtenu du Comice d’ajouter aux médailles décernées aux professeurs, une somme de cent francs offerte par MM Boduin et Wallon, membres de l’assemblée nationale, à distribuer en primes pour les élèves les plus méritants.

Ces primes, qui sont de 1 fr chacune, seront réparties par les soins de M. l’Inspecteur, entre les 21 écoles qui ont participé au concours, et dans chaque école par l’instituteur.

Je propose que les primes soient versées à la caisse d’épargne pour ceux des élèves qui y ont des livrets, et servirait à prendre des livrets pour ceux qui n’en ont pas encore.

La possession d’un livret et la nécessité de résister à toute folle dépense, accoutume de bonne heure l’enfant à la prévoyance et le fortifie contre les entraînements irréfléchis du moment. Alors que l’enfant qui aura dépensé follement son argent, ou qui l’a perdu au jeu, désire naturellement rentrer dans ses fonds. S’il est très jeune, et incapable de juger sainement de ses actes; s’il est influencé par des camarades ou des personnes peu délicates qui tirent profit de ses prodigalités, il aura recours aux larcins domestiques pour rétablir l’équilibre entre son avoir et sa dépense; et quand, plus tard, la raison et la conscience feront entendre leur voix, le mauvais pli sera pris, l’habitude sera contractée, et il lui faudra bien des efforts et des luttes pour y remédier.

Quoi qu’il en soit, on peut regarder comme indubitable que, parmi les petits déposants d’aujourd’hui, un bon nombre conservera l’habitude de la petite économie, en augmenteront graduellement l’importance, la feront entrer parmi les devoirs de la vie, et plus tard, lui devront l’aisance et le bonheur domestique.

Par toutes ces considérations, il y a lieu de se féliciter des résultats obtenus, de les récompenser d’une manière générale, et d’accorder quelques récompenses spéciales”.

Maximilien Nicolas Vital Sizaire, instituteur à Maing (59) en 1875.

Quelques considérations sur ce discours par Patrick Sizaire.

Bien que les personnages aient vraiment existé, le discours que vous venez de lire n’a jamais été prononcé par Vital Sizaire. Il s’agit d’une fiction. J'ai rédigé ce discours fictif en m’inspirant de la revue agricole, industrielle et littéraire du Nord 1874 à 1876 et j’ai voulu rendre l’atmosphère de l’époque et les valeurs qui avaient cours à ce moment là de l’histoire. Bien que fictif, ce discours aurait cependant trouvé sa place en 1875 et Vital aurait tout aussi bien pu en être l'auteur.

Maximilien Nicolas Vital Sizaire, prénommé plus simplement Vital, originaire de Fourmies, a 35 ans lorsqu’il rejoint en 1875 son poste d’instituteur public à Maing après avoir enseigné à Beuvrages où il a déjà participé aux campagnes de hannetonnage. En 1875, il se voit décerner la médaille de bronze à l’occasion du concours agricole de Valenciennes pour la participation de sa classe à la campagne de hannetonnage.

Marié depuis bientôt 9 ans avec Laetitia Sophie Marlier qu’il épousa à Malincourt (59), il est à la tête d’une famille de 3 jeunes enfants: Emile Vital Pascal, 6 ans; Angèle, 4 ans et la toute jeune Jeanne Marie Mathilde, de santé fragile, qui décédera 2 ans plus tard. Vital est inscrit dans son temps et véhicule les valeurs de son époque d’autant qu’en qualité d’instituteur public, il représente le savoir et l’autorité.

Nous ne pouvons qu’être surpris en découvrant qu’à cette époque marquée par les grandes découvertes, l’accroissement de l’industrie, le début de la mécanisation, on avait assez peu d’idées du rapport entre les choses du vivant. Ainsi, les agriculteurs n’avaient pas fait le lien entre le ver blanc qui est la forme larvaire du hanneton et le hanneton lui-même.

“C’est au printemps que les hannetons adultes migrent en grand nombre pour s’installer dans les arbres (charmes) et dévorer les feuilles. Mais, comme souvent chez les insectes, c'est le stade larvaire qui provoque le plus de dégâts sur les cultures. Les larves, ou vers blancs, vivent dans le sol et mettent à leur menu toutes les racines qui passent à leur portée. Résultats : des taches jaunes dans les pelouses quand ils s'en prennent aux racines de graminées, des massifs de fleurs ravagés, des légumes-racines ou des tubercules creusés de galeries (pommes de terre, betteraves, navets...). Amputées d'une partie de leurs organes nourriciers, les plantes flétrissent et les cavités creusées dans les légumes augmentent les risques de pourriture. Les jeunes arbres fruitiers peuvent également en pâtir.

Ces invasions périodiques de hannetons – généralement tous les trois ans – étaient autrefois considérées comme un véritable fléau. Les enfants des écoles étaient mobilisés pour le « hanneton­nage » : battage des arbres au-dessus d'une toile pour ramasser des milliers d'adultes dans les vergers. Aujourd'hui, les effectifs de ces insectes et leurs dégâts ont considérablement décru, et on ne les retrouve que dans quelques régions herbagères voisines de forêts de feuillus. Plus que l'utilisation d'insecticides du sol, c'est sans doute la mécanisation et l'intensification du travail du sol à partir des années soixante qui explique cette régression, les vers blancs étant très fragiles.” (Extrait de www.terrevivante.org/517-le-hanneton.htm)

De la même manière, nous avons vu dans ce discours fictif que la morale et l’éducation des jeunes sont très différentes de celles d’aujourd’hui. La morale est, en 1875, assez consensuelle. Reconnue par tous, elle est transmise tant par les parents, le système scolaire que par les acteurs économiques (ex les sociétés agricoles).

La France de l’époque est essentiellement agricole. La nourriture n’est pas encore aussi abondante que de nos jours, les récoltes soumises aux aléas de la nature. C’est en impliquant les enfants dès leur plus jeune âge dans le processus de production agricole que la société construit son avenir et préserve son présent. Ainsi, face à la destruction des insectes considérés comme nuisibles, se met aussi en place la préservation des espèces considérées comme utiles (les oiseaux) et on incite les enfants des écoles à préserver les nids, à dénoncer les destructeurs de ces nids. La société protectrice des animaux récompensera aussi les élèves pour ces actions par une prime.

Les plus anciens d’entre vous se souviennent que les instituteurs faisait faire aux élèves du jardinage dans leur potager. Impensable aujourd’hui, voici ce qu’on en disait à l’époque:

“ Le travail manuel fait par les élèves n’est pas une corvée. Cependant tel n’est point toujours l’idée de bien nombre de parents; et certes, toute la bonne volonté des maîtres se trouve parfois impuissante devant cet obstacle. Mainte fois ils nous ont exprimé leurs peines à cet égard. Le moyen de remédier à cet état de choses, serait de faire connaître par une publication spéciale que l’enseignement pratique de l’agriculture et du jardinage ne constitue pas une corvée imposée par le maître et à son profit; on démontrerait, qu’au contraire, ces travaux, faits dans les limites de la circulaire préfectorale, sont aujourd’hui indispensables à toute éducation primaire bien entendue.”

Vous aurez noté aussi que l’instituteur intervient aussi dans l’économie familiale en incitant les enfants à épargner leurs maigres économies en les plaçant sur un livret de caisse d’épargne. A cette époque le système bancaire intervient dans l’économie réelle. Placer son argent à la banque c’est assurer le développement économique du pays. On est bien loin des pratiques actuelles de notre système bancaire.

Enfin ce discours nous interroge sur notre système de valeurs actuel. Bien que se déroulant en 1875, je pense qu’il n’a jamais été autant d’actualité.

Nous avons vécu des années difficiles avec des guerres tout comme ces gens qui sortaient du conflit de 1870 mais aussi des années glorieuses de dynamisme économique tout comme ils voyaient leur vie s’améliorer d’année en année par une meilleure connaissance de leur environnement.

Nous vivons de nouveau une période où nos ressources iront en s'amenuisant par le simple fait du réchauffement climatique, la diminution des surfaces cultivables et l’augmentation de la population.

Notre système de valeurs devra nécessairement s’adapter à notre futur environnement écologique et politique. Verrons-nous de nouveau réemerger des valeurs de solidarité, un système bancaire plus en connexion avec le monde réel, une implication de tous dans les choses de la nature pour préserver au mieux notre environnement et, enfin, un système moral plus consensuel ? Ou bien notre société sera-t-elle encore plus individualiste que celle que nous connaissons actuellement? L’avenir nous le dira!

Patrick

Références

- Revue agricole, industrielle et littéraire du Nord / publ. sous le patronage de la Société d'agriculture, sciences et arts de l'arrondissement de Valenciennes. 1875 (T28, A27) Auteur : Société d'agriculture, des sciences et des arts de Valenciennes.
Identifiant: ark:/12148/cb328562707/date ISSN 20176538

- Revue agricole, industrielle et littéraire du Nord / publ. sous le patronage de la Société d'agriculture, sciences et arts de l'arrondissement de Valenciennes. 1876 (T29, A28) Auteur : Société d'agriculture, des sciences et des arts de Valenciennes.
Identifiant: ark:/12148/cb328562707/date ISSN 20176538

- Terre vivante, l'écologie pratique : http://www.terrevivante.org/517-le-hanneton.htm

- Comice : Un comice agricole (ou de préférence au pluriel comices agricoles) est une assemblée formée par les propriétaires et les fermiers d'une région pour échanger les expériences de chacun afin d'améliorer les procédés agricoles (Wikipedia).

samedi 3 décembre 2011

Mise à jour et correction de la généalogie

Nous avons entrepris une vérification systématique des actes publiés sur internet pour les communes de Vicq et Fourmies.

Ce travail nous a permis de corriger des erreurs commises par certains généalogistes ayant publié sur geneanet et d'autres sites. Nous avons aussi pu compléter les descendances de certaines familles.

Bien que certaines branches aient été regroupées suite à cet important travail, d'autres branches sont aussi apparues, complexifiant ainsi l'arbre. Notamment, nous avons découvert la branche de belge de Montroeul sur Haine (Belgique) qui a clairement une connection avec Vicq (France).

La vérification des actes laisse aussi apparaître (sous toute réserve) que les branches françaises sont présentes à partir des années 1617 (Fourmies) et 1660 (Vicq) tandis que les banches belges commencent à partir de 1518 (Mons), 1606 (Châtelineau), 1607 (Laneffe), 1672 (Etalle), 1692 (Habay).

Nous vous remercions de consulter l'arbre en ligne et de nous apporter vos remarques.

Patrick